Malchance et Hasard ?

Avec le temps qui a passé si vite, mes certitudes, mes croyances ont disparues, se sont estompées. Les épreuves marquantes de ma vie - décès de copains et d’amis, mes deux frères handicapés depuis des décennies, le décès d’une de mes filles, ma sœur emportée par le cancer, mes parents morts de vieillesse dans la souffrance et la maladie, entre autres, m’ont laissé en moi des traces profondes. Les cicatrices de l’esprit se sont mêlées à celles du corps.

J’ai pleuré très souvent. J’ai connu le doute, la colère, la peur, la douleur. J’ai chuté, intérieurement. Ai-je grandi à travers ces expériences ? Suis-je devenu meilleur ? Je l’ignore. Mais une chose est sûre : mon regard sur le monde a changé.

Je ne crois ni à la malchance, ni au destin, ni à une quelconque injustice de la vie ou de la mort. Les figures divines des religions ne résonnent plus en moi depuis longtemps.

Pourtant, sans pouvoir l’expliquer, je suis convaincu que chaque chose, chaque événement, chaque détail ont une raison, une signification et des conséquences. Rien n’arrive par hasard.

Même si la science ne peut pas tout expliquer, même si notre compréhension — scientifique comme spirituelle — semble dérisoire face à l’immensité de ce qui nous entoure. Nous sommes peut-être comme un livre oublié dans une bibliothèque infinie, écrite dans des langues que nous ne savons pas lire.

Certains avancent l’idée que nous vivons dans une simulation. Alors, où sont nos lignes de code ? Où vont nos pensées, nos émotions, nos vécus ? Que faut-il en penser ?

Plutôt que de chercher des réponses absolues, j’ai choisi un autre chemin :

Vivre, sans honte de ne pas pouvoir soulager toutes les souffrances du monde.

Vivre, en étant utile, en tendant la main quand je le peux.

Vivre, en cultivant la joie et la gratitude.

Vivre, sans culpabilité face au bonheur ou au plaisir.

Vivre, en gardant les pieds sur terre, mais la tête dans les étoiles en rêvant éveillé.

Vivre, en recherchant l’harmonie, l’équité, dans un équilibre sans cesse renouvelé.

Vivre, sans jamais s’habituer à la violence, à l’orgueil, à la quête aveugle de pouvoir.

Vivre, pour ceux et celles que j’aime.

Vivre, pour ressentir la beauté du monde.

Vivre, pour être disponible à une autre vie.

C’est devenu mon crédo. Et peut-être qu’un jour, une porte s’ouvrira… m’offrant un éclairage, même tenu, sur le sens de cette vie.